Evolution du TGV
Après s’être appelé Avelia Horizon, puis TGV du futur ou TGV 20 20, la France va connaître sa cinquième génération de Train à Grande Vitesse, sous le nom de TGV M.
C’est en 2015 que la SNCF lance un appel d’offre pour renouveler son parc ferroviaire. Elle désire des rames plus modernes, pouvant transporter plus de monde, tout en étant plus écologique et moins coûteux à l’achat et à la maintenance.
Alstom, constructeur historique des TGV depuis les premiers prototypes de 1971, a repris le flambeau. Mais pas question de se reposer sur ses lauriers, en septembre 2016, le groupe a repris ses planches à dessin et a commencé son nouveau modèle à partir d’une feuille blanche. Ce sont ainsi 2 000 personnes qui se sont affairées pour développer le concept du TGV M.
Que veut dire le M ?
C’est le M de Modulaire. Tout d’abord les rames comportent toujours leurs deux motrices, l’une à l’avant, l’autre à l’arrière, avec la possibilité d’inverser le sens de la marche. Mais désormais, chaque rame peut modifier son nombre de voitures, entre 5 et 9, suivant les besoin de la ligne.
Ensuite, chaque voiture est également modulaire. En moins d’une journée, une voiture peut entièrement être réaménagée, pour accueillir plus de sièges, plus de bagages, ou même transformer une voiture de seconde classe en première classe ou inversement.
Pour combien de passagers ?
Les anciennes rames de TGV Duplex, sur deux niveaux, pouvaient transporter jusqu’à 509 passagers. Le TGV M va monter jusqu’à 740 places, soit une augmentation de 45 %. Mais cela reste moins que les 900 passagers de l’Eurostar, utilisant des trains allemands Velaro e320.
Le TGV est français ?
Le nouveau TGV M est 100 % français. Il est fabriqué actuellement à Belfort et à La Rochelle.
Tata Ginette pourra monter dedans ?
Le TGV M a été pensé pour être plus accessible aux personnes à mobilité réduite. Tata Ginette et son fauteuil roulant pourront se déplacer dans ce TGV au rez de chaussée ou à l’étage, en utilisant un petit ascenseur. Durant la conception du TGV M, des associations de voyageurs et de personnes à mobilité réduites ont testées des maquettes 3D à l’aide de la réalité virtuelle.
Parmi les conforts améliorés, vous ne retrouverez plus la climatisation situé sous votre coude, mais au-dessus de vous. De plus, les vitres froides, c’est fini, puisqu’une meilleur isolation thermique a été apportée. D’ailleurs, les fenêtres seront légèrement plus spacieuses, de 10 %, pour vous offrir une meilleur vue et un meilleur éclairage. Et lorsque le soleil est couché, vous aurez droit à un éclairage modulable.
Très important ! Je pourrais regarder Netflix dans ce train ?
Oui, ce TGV M sera connecté, avec un vrai réseau Internet à bord !
Il va être plus cher alors ?
En réalité, non. C’était une demande de l’appel d’offre originale. Une rame de TGV M coûterait 20 % de moins qu’une rame de TGV classique. Et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les pièces ont été standardisées. Elles sont désormais interchangeables avec les autres trains du groupes, comme le Transilien qui dessert la banlieue parisienne. Ces pièces standard permettent de travailler sur de plus grand volumes, et donc développer une économie d’échelle.
Ensuite, les coûts de la maintenance vont également baisser de 30 % puisque chaque train comporte 30 % moins de pièces que dans les précédents TGV, donc 30 % moins de pièces pouvant tomber en panne. De plus, comme dans les avions, des capteurs d’usure seront disséminés sur le train. Ils enverront en temps réel l’état des pièces au poste de pilotage. Cela permettra de faire de la télé-réparation quand c’est possible mais surtout de déterminer à l’avance l’état d’usure des pièces afin de les changer avant leur panne. Jusque là, les pièces étaient systématiquement changées régulièrement, tous les 8 ans, quelque soit leur niveau d’usure. Maintenant, chaque pièce ne sera changée que si elle était réellement en fin de vie.
Le TGV M va également gagner en consommation. L’aérodynamisme a été revu et son nez entrera plus facilement dans l’air. Alstom pense que celui-ci permettrait de gagner 20 % sur la consommation d’un TGV classique. Et comme les voitures électriques, lorsque le train freine, le TGV renverra l’énergie gagnée vers le caténaire, c’est à dire le câble électrique qui lui apporte l’énergie depuis l’extérieur le reste du temps.
Il ne roule pas sur batterie ?
Jusque là, non ! Mais finalement, ce nouveau TGV M comportera deux kits de batteries, permettant à la rame de continuer à avancer sur 40 km en cas de panne électrique dans les caténaires. En réalité, cela a surtout été pensé pour permettre à un TGV bloqué dans un tunnel, pendant une panne du réseau électrique, de pouvoir, au moins, en sortir.
Enfin, un dernier point permet de réduire les coûts de ce TGV M. Le système de pilotage intègre un système d’écoconduite, à la manière des boutons « Eco » des voitures modernes. Une fois enclenché, votre véhicule a moins de pèche mais vous consommez moins.
Et l’environnement ?
Le TGV M a été pensé pour être plus écologique, puisque 97 % d’une rame est recyclable. Son empreinte carbone est de 32 % de moins que les TGV actuels.
Et c’est pour quand ?
En 2018, ce sont 100 première rames qui ont été commandées pour un total de 2,7 milliards d’Euros. Les premières rames pourraient faire leurs premiers tests vers l’été de cette année. Et leur mise en service devrait avoir lieu vers juin 2024, pour accueillir les Jeux de Paris. Alstom devra livrer l’intégralité des 100 premières rames jusqu’en 2031. Et la SNCF a déjà posé une option sur 100 rames supplémentaires qui pourrait devenir une commande ferme à la fin de la décennie.
Et à quand un TGV plus rapide ?
Ce n’est pour le moment pas du tout à l’ordre du jour. Ces nouveaux TGV M seront là pour longtemps maintenant. Leur durée de vie est estimée à 30 / 35 ans. Ils seront probablement encore en service en 2070.
Attention, ces TGV ne seront pas des escargots non plus, ils rouleront à 320 Km/h comme les TGV actuels. Ils seraient capables d’atteindre 360 km/h en vitesse de croisière, mais ce serait au détriment de lourds travaux d’aménagements des voies et une usure des pièces plus rapide. Tout ça pour gagner 5 à 8 mn sur les plus longues lignes. La SNCF n’en voit pas l’intérêt.
Mais c’est vrai, qu’à côté, les Maglev, trains à substantation magnétique commencent à se multiplier un peu partout. En Chine, un Maglev vient d’être enregistré à la vitesse de 620 km/h lors de tests. Même si sa vitesse de croisière est moindre, elle atteint quand même 431 km/h.
Et que dire de l’hyperloop, ces trains à substantation magnétique à l’intérieur de tubes à vide. Ici, on parle de vitesse théorique de 1 150 km/h ! D’ailleurs, pour en savoir plus, je vous invite à revoir ma chronique numéro 3, disponible ici dans mes fiches !
Station Spatiale Voyager
La Station Spatiale Internationale, ou ISS commence à avoir quelques années maintenant. Cette station peut abriter 6 astronautes et fait la taille d’un stade de football si l’on compte également les panneaux solaires. Elle avait été d’abord conçue pour être exploitée entre 1998, année du début de son assemblage, et 2024. Les modules commencent à être obsolètes et leur maintenance sont d’un coût élevé. Pour le moment, l’ISS a gagné un sursis jusqu’à 2028.
C’est pourquoi, d’autres projets de stations spatiales s’apprêtent à prendre le relai, même si rien n’a encore été décidé sur le sort de l’ISS après 2028. Les américains et les européens vont déployer une nouvelle station spatiale, mais en orbite lunaire cette fois-ci, servant d’escale avant de déposer des astronautes sur le sol lunaire. La LOPG, ou Gateway devrait commencer à être assemblée à partir de 2024. Plus proche de nous, la Chine devrait commencer l’assemblage de Tiangong 3, leur propre station spatiale nationale dans les prochaines semaines.
Et tout ça, c’est sans compter les multiples projets de stations spatiales privées. Jusque là, elles étaient vouées à l’échec, car le marché était bien trop restreint. Mais aujourd’hui, ce sont des sociétés privées qui emportent les astronautes à bord de l’ISS. Ce sont des sociétés privées qui vont fabriquer les éléments de la station lunaire Gateway. Un module, gonflable, de l’ISS est déjà un module privée. Si l’ISS reste en place quelques années de plus, elle pourrait être exploitée à titre privée, plusieurs projets sont à l’étude.
Quand on dit privé, on ne parle pas uniquement d’allemands en shorts. Tout simplement, chaque laboratoire scientifique, chaque pays n’aura pas besoin d’avoir un programme spatial complet pour pouvoir accéder à l’espace. Il suffira de s’offrir un vol à bord d’une fusée SpaceX et de quelques jours ou semaines à bord d’une de ces stations privées pour mener à bien leurs études scientifiques.
Et parmi ces projets, un concept très ambitieux a été présenté, Voyager. Pour le moment, je ne lui accorde que très peu de crédits. Le projet semble trop ambitieux, trop proche du design d’un film de science fiction pour être pris au sérieux. Mais, après tout, comme lorsque SpaceX a annonce le projet Big Fucking Rocket, devenu désormais Starship.
Voyager n’est pas né d’une entreprise, mais d’une fondation. Bon… Déjà… Cela veut dire, aucun moyens. Voyager reprend les projets de stations spatiales, en forme de roue, des années 50. En tournant sur elle-même, elle permet de créer une pesanteur artificielle de 30 % et évite ainsi la décalcification des os et la perte de masse musculaire. Tout comme dans 2001, l’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick qui propose des bâtiments spatiaux de ce type, la partie centrale n’est pas sous pesanteur artificielle, et vous pouvez donc continuer à y voler.
La roue ferait 200 mètres de diamètre. Elle offrirai 51 000 m³ de surface habitable, pouvant héberger jusqu’à 440 passagers dans 24 modules d’habitation de 12 par 20 mètres. Ces modules seraient ensuite divisés en chambres ou suites suivant les budgets. Des zones sportives, de restauration ou de loisirs seraient également incluses.
Les liaisons seraient faites au niveau du noyau central qui accueillerait une espèce de spatioport. Mais pour plus de sécurité,chaque module aurait accès à une navette de secours de type Dream Chaser pour revenir sur Terre.
D’après la fondation Gateway, porteuse du projet, il suffirait de 40 vols de Starship de SpaceX pour la construire, le tout pour un coût de 60 milliards de dollars, soit deux fois moins que l’ISS. La fondation espère pouvoir commencer son assemblage en 2025.
Même si je pense que c’est encore un peu tôt pour qu’un tel projet puisse voir le jour réellement, je pense qu’il a au moins le mérite de nous montrer à quoi pourrait ressembler une station spatiale privée dans 50 ou même plutôt 100 ans.
J’espère me tromper dans mon estimation, et voir cela dès notre décennie. Mais, j’ai beau être un grand rêveur…
Une mangeoire espionne
Pour finir, voici l’arrivée sur la plateforme de financement participatif, Kickstarter, de Bird Buddy. C’est une mangeoire à oiseaux pour les ornithologues en herbe.
Si vous êtes intéressés par la nature et particulièrement les oiseaux, et que vous avez du mal à les photographier, tant ils décollent aussi vite qu’ils sont arrivés dans votre jardin. Cette mangeoire vous permettra d’avoir toujours le bon cliché, pris au plus près.
Dès qu’un oiseau se posera sur la mangeoire pour se délecter des graines que vous lui proposez, il déclenchera un appareil photo qui va le photographier. Il va vous envoyer une notification sur votre smartphone et vous pourrez ainsi visionner votre visiteur en temps réel sur votre écran.
Mais cela ne s’arrête pas là, puisqu’il est capable de reconnaître l’espèce de l’oiseau grâce à une intelligence artificielle. Pour cela, il va comparer l’oiseau visuellement mais aussi par son chant, avec une base de données de 1 000 espèces. Et en plus de vous l’afficher, il enverra ces informations, si vous le désirez, à une base de donnée aidant les scientifiques à connaître la migration des oiseaux et ainsi à mieux les protéger.
Et petit bonus, cette caméra offerte sur votre jardin peut être utilisée même quand il n’y a pas d’oiseaux. Si vous êtes loin de chez vous, vous pouvez toujours aller voir si tout va bien depuis votre écran.