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L’Australie fait face à un grave problème écologique. La prolifération des chats sauvages menacent la survie de nombreuses espèces endémiques. Pour y remédier, le gouvernement a décidé d’éliminer six millions de chats d’ici cinq ans à l’aide de robots.

Un fléau pour la faune sauvage

Les chats sauvages sont des anciens chats domestiques retournés à l’état sauvage, appelés aussi “harets”. Ils sont arrivés en Australie avec les premiers colons européens au XVIIIe siècle et se sont rapidement adaptés au climat et au territoire. Aujourd’hui, ils sont estimés à six millions et occupent 99,8 % du pays. Leur présence est une véritable calamité pour la faune locale, qu’ils déciment sans pitié. Selon une étude publiée en 2020, chaque chat tue en moyenne 186 animaux par an, dont des mammifères, des oiseaux, des reptiles et des amphibiens. Au total, ce sont près de 9 millions d’animaux qui sont tués chaque jour par les chats sauvages. Parmi eux, 27 espèces sont en voie de disparition, comme le bandicoot à pieds de cochon ou le rat-kangourou du désert.

Des robots tueurs de chats en Australie

Face à ce désastre écologique, le gouvernement australien a décidé d’agir avec fermeté. En 2015, il a annoncé son intention d’éliminer deux millions de chats sauvages d’ici 2020. Mais ce chiffre s’est révélé insuffisant pour réduire l’impact des félins sur la biodiversité. C’est pourquoi, en juin 2023, il a dévoilé un nouveau plan de 7,6 millions de dollars australiens (soit 4,6 millions d’euros) pour éradiquer six millions de chats sauvages d’ici 2028. Pour cela, il compte sur l’aide de quinze robots ultra-performants, conçus par l’entreprise locale Thylation. Ces machines fonctionnent à l’énergie solaire et sont équipées de caméras et de lasers capables de reconnaître les chats sauvages à partir de leur silhouette et de leur démarche. Une fois l’animal repéré, le robot lui projette sur le pelage un gel toxique contenant du fluoroacétate de sodium, ou “poison 1080”. Ce produit est mortel pour le chat qui l’ingère en faisant sa toilette.

Robot Felixer 3 de Thylation. © Thylation

Une méthode controversée

Le recours aux robots tueurs de chats en Australie n’est pas sans susciter la controverse. De nombreux défenseurs des animaux dénoncent une cruauté inacceptable et une atteinte au droit à la vie des félins. Ils soulignent également les risques de dommages collatéraux sur d’autres espèces non ciblées qui pourraient entrer en contact avec le poison ou être victimes des lasers. Certains experts remettent aussi en cause l’efficacité du plan d’éradication, estimant qu’il ne suffira pas à endiguer la reproduction des chats sauvages ni à restaurer les populations d’animaux menacés. Ils appellent plutôt à renforcer les mesures de prévention et de contrôle des naissances des félins.

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Australie : Des alternatives plus éthiques que tuer des chats par des robots

Face à la polémique, le gouvernement d’Australie affirme que l’élimination des chats sauvages par des robots est une nécessité pour préserver la richesse de son patrimoine naturel. Il assure que les robots tueurs sont conçus pour minimiser les souffrances des animaux et éviter les impacts négatifs sur l’environnement. Le gouvernement australien reconnaît toutefois que cette méthode n’est pas la seule ni la meilleure solution pour régler le problème. Il envisage donc de mettre en œuvre d’autres actions complémentaires, plus respectueuses du bien-être animal.

Parmi elles, on peut citer :

  • La stérilisation des chats sauvages, par des méthodes chirurgicales ou chimiques, pour limiter leur reproduction,
  • La capture et l’adoption des chats sauvages, lorsque cela est possible, pour leur offrir une seconde chance dans un foyer,
  • La sensibilisation et la responsabilisation des propriétaires de chats domestiques, pour les inciter à les faire stériliser, à les identifier par puce électronique et à les garder à l’intérieur ou sous surveillance,
  • Le renforcement des mesures de protection des espèces menacées, par la création de réserves naturelles, la restauration des habitats et la lutte contre les autres facteurs de déclin (changement climatique, braconnage, pollution…).

Un défi de taille

L’Australie est confrontée à un défi de taille : comment concilier la protection de sa faune exceptionnelle et le respect de la vie des chats sauvages ? Le recours aux robots tueurs peut sembler une solution radicale et efficace, mais elle pose des problèmes éthiques et écologiques. Il existe d’autres alternatives plus douces, mais elles demandent plus de temps, de moyens et de volonté. Quelle que soit la méthode choisie, il est urgent d’agir pour sauver les espèces en danger et restaurer l’équilibre naturel.

Illustration en Une : générée par Bing Image Creator

Site officiel de Thylation.