Renault déploie un robot humanoïde bien français Calvin-40 sur son site de Flins. Développé par la startup Wandercraft en partenariat avec le constructeur automobile, ce robot humanoïde transforme l’industrie nationale face au retard technologique hexagonal.
Le mercredi 3 septembre 2025, Renault franchit une étape décisive en présentant Calvin-40 sur son site de Flins devant trois ministres. Éric Lombard (Économie), Marc Ferracci (Industrie) et Clara Chappaz (Numérique) ont assisté à cette première industrielle qui matérialise l’alliance stratégique entre Renault et Wandercraft, finalisée le 6 juin 2025.
Cette startup française, spécialisée initialement dans les exosquelettes médicaux, étend sa technologie vers la robotique industrielle. Wandercraft possède plus de 30 brevets et 100 exosquelettes Atalante opérationnels sur quatre continents. Ces dispositifs génèrent plus d’un million de pas mensuels, alimentant une base de données unique de mouvements humains qui nourrit l’intelligence artificielle de Calvin-40.
Calvin-40 tire parti de douze années d’expertise médicale pour offrir des performances exceptionnelles. Développé en seulement 40 jours (d’où son nom), ce robot intègre une intelligence artificielle Vision Langage Action (VLA) et supporte une capacité de charge de 120 kg, largement supérieure aux robots humanoïdes concurrents. Cette robustesse résulte directement de l’expérience acquise avec plus de 10 000 utilisateurs d’exosquelettes.
La France rattrape son retard industriel
L’enjeu dépasse la simple innovation technologique. En 2023, la France occupait la dernière place des 20 grandes nations industrielles en matière de robotisation, selon la Fédération internationale de robotique (IFR). Face à cette situation préoccupante, le déploiement de Calvin-40 répond à un impératif de compétitivité nationale.
Jean-François Nanda, représentant CFDT chez Renault, explique que ces robots occuperont les « postes rouges », les plus pénibles de l’usine. Calvin-40 prendra en charge les tâches où les salariés travaillent les bras en l’air ou manipulent des objets lourds, représentant environ 2% de la masse salariale. Cette approche surpasse la cobotique traditionnelle par sa flexibilité et son autonomie.
Bercy salue cette amélioration simultanée des conditions de travail et de la capacité de production. L’objectif affiché : gagner en compétitivité face aux géants internationaux. Tesla développe ses robots Optimus, Hyundai s’appuie sur Boston Dynamics, BMW collabore avec Figure AI. La stratégie française combine l’expertise automobile de Renault et la technologie éprouvée de Wandercraft.
Un partenariat industriel d’envergure

Thierry Charvet, directeur Industriel et Qualité chez Renault Group, détaille les bénéfices attendus. Calvin-40 soulagera les opérateurs des tâches pénibles, réduira les temps de production et permettra aux équipes de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée. Cette automatisation intelligente transforme l’organisation du travail sans supprimer d’emplois.
L’accord de partenariat commercial vise le développement complet de la famille Calvin pour des usages industriels prioritaires. Renault apporte son expertise centenaire en design-to-cost et mise à l’échelle, garantissant une production de robots au coût d’une petite voiture, soit environ 15 euros par kilogramme selon les standards automobiles.
Matthieu Masselin, directeur général de Wandercraft, confirme l’ambition de « mettre sur le marché la prochaine génération de robots mobiles » en associant leur technologie à l’excellence industrielle de Renault. Cette collaboration s’étendra bientôt au nouvel exosquelette personnel Eve, destiné aux personnes quadriparétiques dans leur quotidien.
Vers une souveraineté technologique européenne

Cette alliance matérialise une stratégie de souveraineté face aux géants chinois et américains. Wandercraft développe une filière européenne complète, incluant la fabrication des composants critiques. Cette approche sécurise les approvisionnements industriels dans un contexte géopolitique instable.
L’impact dépasse l’automobile. Cette réussite technologique pourrait faciliter la relocalisation d’industries délocalisées vers des pays à bas coûts salariaux. En égalisant les conditions de production grâce à la robotisation, Calvin-40 préfigure le retour d’une industrie française compétitive.
Les syndicats restent vigilants sur l’impact social, malgré les assurances de la direction. Jean-François Nanda reconnaît les bénéfices ergonomiques tout en surveillant d’éventuelles suppressions de postes. Cette transformation industrielle interroge : Calvin-40 réussira-t-il à repositionner la France parmi les leaders mondiaux de la robotique industrielle ?
Illustration en Une, générée par Gemini, à partir d’une photo produite par © Wandercraft
Source : Wandercraft
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