Airbus Defense and Space a annoncé le 2 août 2023 un accord avec l’entreprise américaine Voyager Space pour créer une coentreprise transatlantique. Leur objectif : développer, construire et exploiter Starlab, une station spatiale commerciale qui succédera à la Station spatiale internationale (ISS) vers la fin de la décennie.
Une station plus grande et plus polyvalente
Starlab pourrait être une station modulaire, composée d’un module central de huit mètres de diamètre et de plusieurs modules annexes. Elle offrirait un volume habitable de 300 mètres cubes, soit près de la moitié de celui de l’ISS. Elle pourrait ainsi accueillir jusqu’à douze personnes en même temps, dont des astronautes des agences spatiales mondiales et des utilisateurs commerciaux.
La station pourra être dédiée à la recherche scientifique et technologique en microgravité, notamment dans les domaines de la biologie, de la médecine, des matériaux et de l’énergie. Elle pourra servir également de plateforme pour des missions vers la Lune ou Mars.
Un partenariat stratégique pour Airbus
En s’associant avec Voyager Space, Airbus se positionne comme un acteur majeur du marché spatial privé, en pleine expansion. L’entreprise européenne apportera son expertise dans la conception et la fabrication de modules spatiaux, ainsi que son accès privilégié aux agences spatiales européennes. Airbus sera ainsi le principal fournisseur de Starlab et le garant des retombées industrielles pour l’Europe.
Airbus espère aussi profiter de ce partenariat pour renforcer sa présence sur le marché américain, où il fait face à une forte concurrence de la part d’entreprises comme SpaceX, Blue Origin ou Boeing. En collaborant avec Voyager Space, Airbus bénéficiera d’une plus grande visibilité et d’une meilleure intégration aux programmes spatiaux américains.
Un projet ambitieux mais incertain
Starlab est un projet ambitieux, qui vise à remplacer la Station Spatiale Internationale (ISS) à l’horizon 2028. L’ISS, qui est en orbite depuis 1998, devrait en effet cesser ses opérations vers la fin des années 2020. Sa structure est vieillissante et devient peu à peu obsolète. Starlab se présente donc comme une alternative viable et rentable pour maintenir une présence humaine permanente en orbite basse.
Toutefois, le projet n’est pas sans risques ni incertitudes. Il devra faire face à des défis techniques, financiers et réglementaires importants. Il devra aussi convaincre les agences spatiales et les utilisateurs commerciaux de son intérêt et de sa fiabilité. Enfin, il devra composer avec la concurrence d’autres projets de stations spatiales privées, comme celui d’Axiom Space ou l’Orbital Reef de Blue Origin.
Starlab est un projet qui illustre la montée en puissance du secteur spatial privé, qui cherche à prendre le relais des agences gouvernementales. Il témoigne aussi de la volonté d’Airbus de s’imposer comme un leader mondial dans ce domaine, en s’appuyant sur ses compétences et ses partenariats.
Illustration en Une : © Starlab Space LLC
Site officiel du projet.
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