Naio Oz

Le désherbage est une opération indispensable pour assurer la qualité et le rendement des cultures. Mais il représente aussi un coût important, tant en termes de main-d’œuvre que d’intrants chimiques. Face aux enjeux environnementaux et économiques, de nombreux agriculteurs cherchent des alternatives plus durables et plus rentables pour lutter contre les mauvaises herbes comme les robots.

Des robots autonomes et intelligents

Une des solutions innovantes qui se développe depuis quelques années est l’utilisation de robots agricoles pour désherber mécaniquement les parcelles. Ces robots sont capables de se déplacer de manière autonome dans les champs, de reconnaître les plantes cultivées et les mauvaises herbes, et de les éliminer par des moyens mécaniques, thermiques ou électriques. Guidés par une intelligence artificielle, ces robots s’adaptent aux conditions du terrain et aux besoins des cultures.

L’utilisation de robots désherbeurs présente de nombreux avantages pour les agriculteurs. Tout d’abord, elle permet de réduire l’utilisation de pesticides, ce qui est bénéfique pour l’environnement, la santé et la qualité des produits. Ensuite, elle permet de gagner du temps et de diminuer la pénibilité du travail, en confiant une tâche récurrente et fastidieuse à une machine. Enfin, elle permet d’optimiser le rendement et la rentabilité des cultures, en limitant la concurrence des mauvaises herbes et en préservant la structure du sol.

Des exemples concrets d’application

Plusieurs entreprises proposent déjà des robots désherbeurs adaptés à différents types de cultures. Par exemple, la société française Naïo Technologies a développé le robot Oz, qui désherbe et nettoie les cultures maraîchères. La société danoise FarmDroid a créé le robot FD20, qui sème et désherbe les cultures de betteraves et de céréales. Les allemands de Dahlia Robotics ont conçu le robot Dahlia, qui désherbe les cultures de légumes feuilles.

La viticulture est un secteur qui doit faire face à des contraintes climatiques, sanitaires et environnementales. Pour aider les viticulteurs à optimiser leurs pratiques, des entreprises françaises ont mis au point des robots capables d’effectuer différentes tâches dans les vignes. C’est le cas de Vitibot, qui a développé le robot Bakus, un robot électrique et solaire qui peut labourer, tondre, désherber ou traiter les vignes.

Le robot Bakus de Vitibot. © Vitibot

Un changement de paradigme pour l’agriculture

Le marché des robots désherbeurs est encore naissant, mais il connaît une croissance rapide. Selon une étude du cabinet IDTechEx, il devrait atteindre 1,3 milliard de dollars en 20302. Les robots désherbeurs vont continuer à se perfectionner, en intégrant de nouvelles technologies comme le guidage par satellite, la vision par ordinateur ou l’apprentissage automatique. Ils vont aussi se diversifier, en proposant d’autres fonctions comme le semis, la plantation ou la récolte.

L’arrivée des robots désherbeurs représente un changement de paradigme pour l’agriculture. Elle implique une adaptation des pratiques culturales, une modification des systèmes de production et une évolution des compétences des agriculteurs. Elle offre aussi une opportunité de renforcer la transition agroécologique, en favorisant une agriculture plus respectueuse de l’environnement et plus performante économiquement. Mais elle pose aussi des questions éthiques, sociales et réglementaires. Quelle place pour l’humain dans cette agriculture robotisée ? Quels impacts sur l’emploi, le revenu et le bien-être des agriculteurs ? Quels cadres juridiques et normatifs pour encadrer cette innovation ?

Illustration en une : © Naïo Technologies


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