Starship SN9

La fusée révolutionnaire Starship de la société d’Elon Musk (SpaceX) pourrait effectuer son premier vol orbital dans les prochains jours, si elle obtient l’autorisation de la FAA. Mais le projet Starship fait face à des défis techniques, réglementaires et environnementaux.

Un essai statique réussi

Le Starship est le vaisseau spatial de nouvelle génération conçu par SpaceX pour transporter des humains et des charges utiles vers la Lune, Mars et au-delà. Il se compose de deux étages : le Super Heavy, qui assure la propulsion au décollage, et le Starship, qui abrite la cabine et le cargo. Les deux étages sont entièrement réutilisables et peuvent atterrir verticalement.

Le 25 aout avril 2023, SpaceX a réalisé un essai statique des 33 moteurs Raptor du Super Heavy, pendant 6 secondes, sur sa base de Boca Chica, au Texas. Ce test était probablement la dernière répétition avant le prochain lancement de la fusée Starship.

Suite aux semi-échec du premier vol en avril dernier, SpaceX a effectué quelques modifications sur ses prototypes et son pas de tir. Un anneau de séparation a notamment été ajouté entre les deux étages. Et le pas de tir a reçu l’arrivée d’un système de déluge d’eau pour le protéger lors d’un décollage.

Une autorisation de vol retardée

Après ces essais concluants, SpaceX espère effectuer le premier vol test intégré de Starship en septembre, possiblement le 16. Ce vol orbital serait une première pour la fusée géante, qui n’a jusqu’ici réalisé que des vols suborbitaux avec son deuxième étage. Plusieurs de ces vols se sont terminés par des explosions spectaculaires.

Ces dernières heures, le prototype de la navette Starship S25 s’est vu transporté jusqu’au pas de tir où l’attendait son premier étage Super Heavy B9. C’est ce duo qui est envisagé pour cette première. Si ce vol réussi, Starship deviendra la fusée la plus puissante de l’histoire à être allée dans l’espace.

Mais pour réaliser ce vol historique, SpaceX a besoin du feu vert de la Federal Aviation Administration (FAA), l’agence fédérale de l’aviation qui régule les lancements privés aux États-Unis. Or, la FAA n’a pas encore donné son autorisation, car elle doit évaluer le rapport final sur l’échec partiel du premier vol suborbital du Starship, soumis par SpaceX en avril 2023.

Vidéo de la précédente tentative qui fut un semi-échec. Pourquoi semi ? Simplement car celle-ci a permis d’accumuler de nombreuses informations pour sécuriser le second vol.

Une contestation environnementale

Le projet Starship fait également face à une contestation environnementale. Des groupes écologistes ont porté plainte contre la FAA, l’accusant d’avoir accordé à SpaceX une licence de lancement sans avoir réalisé une étude d’impact environnemental complète. Ils dénoncent les nuisances sonores, les émissions polluantes et les risques d’explosion liés aux activités de SpaceX à Boca Chica.

Malgré ces obstacles, SpaceX ne renonce pas à son ambition de faire du Starship le vaisseau spatial du futur. La société d’Elon Musk a déjà signé plusieurs contrats prestigieux avec la Nasa, qui a choisi le Starship pour faire atterrir ses astronautes sur la Lune lors de la mission Artemis 3, prévue en 2025 (mais qui sera probablement repoussé). SpaceX a également prévu d’envoyer des touristes spatiaux autour de la Lune dans ces prochains mois, à bord du Starship.

Le Starship représente donc un enjeu stratégique pour SpaceX, qui espère révolutionner l’exploration spatiale avec sa fusée réutilisable et polyvalente. Mais pour cela, il faudra franchir les étapes techniques, réglementaires et environnementales qui se dressent encore sur son chemin. Le Starship parviendra-t-il à s’envoler vers l’orbite et à réaliser son rêve martien ?

Illustration en Une : Prototype de la navette Starship SN9 lors d’un tir statique. © SpaceX

Site officiel de SpaceX.


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