Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé un plan de soutien à l’IA de 500 millions d’euros lors de sa visite au salon Vivatech.
Emmanuel Macron annonce un plan de soutien à l’IA à Vivatch
Le salon Vivatech, qui se tient à Paris jusqu’au 17 juin, a été le théâtre d’une intervention très attendue du président Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a annoncé un plan de soutien de 500 millions d’euros pour développer l’intelligence artificielle (IA) en France. Ce plan vise à créer “cinq ou dix clusters” sur l’IA et à faire émerger des pôles de rang international. S’exprimant en français lors de ce salon international où il a souvent parlé en anglais par le passé, Macron a déclaré vouloir soutenir des grands modèles francophones, faisant référence au “soft power” français et aux risques des IA “avec un biais anglo-saxon”.
Une régulation européenne qui ne bride pas l’innovation
Le président a également plaidé pour une régulation européenne de l’IA qui ne bride pas l’innovation, en réaction à l’approbation par les eurodéputés d’un projet de régulation des systèmes de type ChatGPT. “Le pire scénario serait une Europe qui investit beaucoup moins que les Américains et les Chinois et qui commencerait par créer de la régulation. Ce scénario est possible, ce ne serait pas celui que je soutiendrais”, a-t-il averti. Il a dit partager les “inquiétudes” de voir les projets européens nuire à la compétitivité des acteurs français.
Le pire scénario serait une Europe qui investit beaucoup moins que les Américains et les Chinois et qui commencerait par créer de la régulation. Ce scénario est possible, ce ne serait pas celui que je soutiendrais.
Emmanuel Macron
Un financement en baisse par rapport à 2018
Cependant, les professionnels du secteur ont certainement ressenti une certaine déception. Ce plan de 500 millions d’euros représente une diminution significative par rapport au premier plan IA de 2018 établi à 1,5 milliard d’euros. Cette baisse de financement survient alors que le gouvernement est en pleine recherche d’économies budgétaires. En outre, ce montant reste bien inférieur aux investissements réalisés par les Etats-Unis et la Chine dans le domaine.
D’autres annonces pour le secteur de la tech
En plus de l’annonce du plan de soutien à l’IA, le président a détaillé plusieurs autres financements pour le secteur. Parmi eux, 50 millions d’euros pour renforcer le supercalculateur Jean-Zay, la création d’un nouveau calculateur de grande taille Exascale pour entraîner des gigamodèles d’IA (500 millions, dont la moitié financée par l’UE), 40 millions pour un challenge sur l’IA d’usage général, autant pour développer des bases de données en langue française et 200 millions ou des appels à projet de production culturelle liée au numérique.
Une visite marquée par la présence d’Elon Musk
Le président Macron a également profité de sa visite au salon Vivatech pour rencontrer des personnalités du monde de la tech. Il a notamment échangé avec Elon Musk, le patron de Tesla, SpaceX et Twitter, qui était présent pour la première fois à cet événement. Les deux hommes ont discuté des projets spatiaux du milliardaire américain, ainsi que des enjeux liés à la transition écologique et à la mobilité électrique.
Un contexte difficile pour la tech française
Cette édition de Vivatech intervient dans un contexte difficile pour la tech française, percutée comme les autres par une phase d’incertitude mondiale sur les valeurs technologiques. Selon une étude du fonds britannique Atomico, publiée mercredi 7 juin, le montant des levées de fonds dans l’Hexagone s’est élevé à moins de 5 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros) au premier semestre 2023, en recul de 55 % par rapport à la même période de 2022. Seul le Royaume-Uni, sur le continent européen, a connu un recul plus prononcé (– 57 %), mais il reste de loin le marché le plus attractif, avec environ 7,5 milliards de dollars investis, devançant la France et l’Allemagne, en troisième position.
Avec ces annonces, Emmanuel Macron a voulu afficher son soutien à la tech française et à l’intelligence artificielle, un secteur qu’il considère comme stratégique pour l’avenir. Toutefois, ces mesures seront-elles suffisantes pour permettre à la France de rattraper son retard sur les Etats-Unis et la Chine, qui dominent largement le marché de l’IA ? Et comment la tech française pourra-t-elle faire face à la concurrence accrue des autres pays européens, qui ne comptent pas rester à la traîne ?
Illustration en Une : © Youtube / Tech & Co
Site officiel du salon Vivatech.
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