Une voiture sur pattes

Depuis 140 ans que la voiture existe, elle a connu plusieurs façons de se mouvoir. Elle est passée par les chenilles, les vis sans fin, le ski, le coussin d’air et même le deltaplane. A chaque fois, pour revenir aux bonnes vieilles roues, 4 pour la plupart du temps, mais parfois plus ou bien moins.

En dehors de la voie des airs, nous pourrions penser que la roue reste finalement le meilleur modèle pour aller à peu près partout, tout en pouvant appuyer un peu sur le champignon.

Le Tiger, un concept de véhicule autonome sur pattes – © Hyundai

Mais c’était sans compter sur Hyundai qui vient de dévoiler Tiger, son second concept de véhicule pouvant se déplacer sur 4 pattes !

Elle doit être lente alors ?

Et bien, pas tout à fait, puisque ses pattes sont montées sur quatre roues motrices. Elles peuvent être bloquées quand le robot se met à marcher mais rouler quand elles peuvent prendre de la vitesse.

Logiquement, le véhicule devrait être sur ses 4 roues la plupart du temps. Mais lorsqu’un obstacle infranchissable en mode roue apparaît, tel qu’un tronc d’arbre, un rocher ou des marches, les pattes vont commencer à apparaître. Elles se déploient en soulevant l’habitacle. Puis les deux pattes avant franchissent l’obstacle l’une après l’autre. Il y a toujours 3 roues sur le sol, assurant l’équilibre. Le véhicule avance puis fait de même avec les deux pattes arrières.

La Pivo 2 et son robot de bord – © Nissan

Ses roues sont omnidirectionnelles et peuvent donc se mettre en perpendiculaire avec le profil du véhicule pour rouler en crabe, comme le faisaient déjà les concepts de voiture Pivo 2 de Nissan en 2007.

Enfin, et c’est une tendance dans le design de véhicules, l’avant et l’arrière sont symétriques. En réalité, il n’y a ni avant ni arrière, chaque côté peut l’être suivant la direction.

Le conducteur doit se déplacer ?

En réalité, non et pour deux raisons.

La première est que ce nouveau genre de design symétrique est liée au fait qu’il n’y a plus de conducteur justement, donc plus de direction liée au regard du conducteur.

La seconde, c’est qu’il n’y a pas de passagers non plus. Le concept de Tiger est un véhicule pour transporter du fret, c’est à dire un cargo autonome roulant. Il s’ouvre sur le côté et offre un espace pour y déposer des médicaments, des colis ou des repas.

Ha oui, c’est un robot livreur ! Il paraît que l’on va bientôt en voir partout.

Oui, c’est probablement un type de robots qui entrera massivement dans notre quotidien d’ici 10 ans. D’ailleurs nous avions présenté les robots de Starship Technologies dans notre épisode 7, dont voici la fiche.

Le Tiger peut effectivement travailler en ville. Ses pattes peuvent être utilisées pour franchir des marches un peu hautes ou atteindre un pas de porte en hauteur pour faire sa livraison. Mais c’est dans la nature que son utilisation prend tout son sens. Hyndai semble travailler à un drone porteur pouvant le poser dans des lieux totalement dénués de routes. Le robot atteindra ensuite sa destination à travers les chemins, les collines et les obstacles qui seront sur sa route.

Dommage qu’on ne puisse pas entrer dedans.

La Elevate, concept de voiture sures pattes – © Hyndai

En réalité, le Tiger est une évolution d’un autre concept dévoilé par Hyundai en 2019, le Elevate. Cette voiture autonome est capable de transporter 6 passagers dos à dos sur tout type de terrain, même grimper sur des pentes escarpées et rocheuses d’une montagne.

Bien évidemment, un tel véhicule est particulièrement intéressant dans le transport de blessés dans un terrain très accidenté, où un hélicoptère ne pourrait pas se poser.

Hyundai insiste également sur l’utilité de tels engins, sur la Lune ou sur Mars. Ceux-ci pourraient en faciliter grandement l’exploration, soit en transportant des expériences scientifiques autonomes, soit des astronautes.

Ce concept pourrait ainsi damner le pion à Toyota qui a son propre concept de véhicule de transport lunaire. Le véhicule de Toyota est actuellement pressenti par l’agence spatiale japonaise, la Jaxa, pour servir de contribution au programme international de retour à la Lune dans les prochaines années. Mais la NASA reste maître des choix et le concept de Hyundai a toute ses chances de remporte les suffrages lors de la délibération dans quelques années. La guerre économique entre le Japon et la Corée-du-Sud continue, même sur la Lune !

Pour finir sur ce sujet, j’aimerai rappeler que la startup Cybedroid, à Limoges, avait mis au point un robot humanoïde qui possédait les même facultés de déplacement que le Tiger de Hyundai. Le LeenA possédait deux jambes montées sur roues. Il pouvait ainsi avancer comme sur des rollers pour prendre de la vitesse. Et si un obstacle, comme des marches, se trouvait devant lui, LeenA bloquait ses roues pour pouvoir utiliser ses jambes de la même manière que les autres robots humanoïdes.

On recrute des astronautes !

L’astronaute Mathias Maurer – © ESA

Depuis mes 10 ans, je rêve de partir un jour dans l’espace, pour pouvoir admirer notre belle planète dans sa globalité. Peut-être êtes-vous dans le même cas !

Profitez-en, c’est le moment ! L’agence spatiale européenne recrute la quatrième promotion d’astronautes de son histoire.

La première promotion d’astronautes date de 1978, avec 3 recrues : l’allemand Ulf Merbold, le hollandais Wubbo Ockels ainsi que le suisse Claude Nicollier. Ils ont été sélectionnés pour voler dans les navettes spatiales qui ont succédées au programme Apollo. La France avait alors son propre recrutement, au sein de sa propre agence, le CNES, avec les spationautes Jean-Loup Chrétien et Patrick Baudry qui ont volés dans des missions russes. Plus tard, le CNES recrutera également 10 nouveaux spationautes en 1985 et 1990, notamment Michel Tognini, Jean-Pierre Haigneré, Claudie Haigneré ou Jean-François Clervoy. Leurs missions sera de continuer à travailler avec l’agence spatiale russe, à travers des vols dans Soyouz et la station spatiale Mir. Ce sont ces recrues qui devaient intégrer ensuite les vols de la petite navette spatiale franco-européenne Hermes et sa station spatiale Columbus. Malheureusement, le projet Hermes a été abandonné en 1992.

La seconde promotion européenne date de cette année 1992. Cette fois-ci la France ne fait plus bande à part. Parmi les 6 nouvelles recrues, c’est Jean-François Clervoy, sélectionné auparavant par le CNES, qui représentera la France au niveau européen. Cette promotion sera orientée vers le programme américain et volera dans les navettes spatiales américaines.

La troisième promotion, beaucoup plus récente, date de 2009. Six astronautes ont de nouveau été sélectionnés à travers l’Europe pour participer aux vols dans la Station Spatiale Internationale. Parmi eux, un français, Thomas Pesquet, qui retournera dans l’ISS dès cette année à bord d’une capsule Crew Dragon de SpaceX.

A partir du 31 mars prochain, l’Europe va lancer sa quatrième campagne de recrutement qui se clôturera le 28 mai. S’en suivra un très long processus de sélection pour trouver des femmes et des hommes capable de travailler dans des milieux hostiles et dangereux tout en gardant la tête sur les épaules à chaque instant. L’espace est milieu où la moindre erreur peut entraîner non seulement sa mort mais la mort de tout l’équipage.

Cette nouvelle campagne ne se ferme pas aux personnes handicapées, tant que leur handicap ne leur empêche pas de mener leur mission à terme.

Bien évidemment la condition physique doit être au top et avoir une excellente mémoire. Thomas Pesquet revient sur toute cette période du recrutement sous les traits de la dessinatrice Marion Montaigne dans la BD « Dans la combi de Thomas Pesquet ». Il précise qu’il ne fait pas forcément être le meilleur dans chaque domaine, mais être très bon dans le maximum.

Cette sélection va prendre près d’un an et demi et les résultats seront attendus en octobre 2022.

Quelle sera la tache de ces nouveaux astronautes ?

Nous en saurons plus le 16 février, mais nous pouvons déjà présager que la thématique de ce nouveau corps d’astronautes européen sera orienté vers la Lune. L’Europe participe grandement au programme de retour à la Lune américain en fournissant les modules de services des nouveaux vaisseaux Orion mais aussi une bonne partie des modules de la nouvelle station spatiale LOPG, souvent appelée Gateway, qui sera en orbite autour de la Lune. De plus l’Europe devrait également envoyer des atterrisseurs cargos sur la Lune, les European Large Logistics Lander (EL3) afin d’accompagner les missions habitées.

En échange de tous ces services, l’Europe devrait décrocher des places pour des vols à bord de la nouvelle station spatiale Gateway, et peut-être également directement sur le sol lunaire.

A moins que le 16 février, on nous annonce que l’Europe va enfin développer son propre service d’envois d’astronautes dans l’espace et que ce nouveau recrutement est fait pour voler dans nos propres capsules ou navettes ! Entre nous, je n’y crois pas un instant…

Revolve Air

Concept de fauteuil roulant pliable Revolve Air – © Revolve Wheel

Aujourd’hui, nous savons miniaturiser beaucoup de choses : les ordinateurs, les téléphones portables, les caméras, les jupes… Mais une de nos plus vieilles inventions reste difficile à réduire tout en gardant ses propriétés : la roue.

Un jeune designer allemand, Andrea Mocellin, a peut-être trouvé une solution en créant Tourner, une roue qui se divise en 6 et se replie sur son moyeu central. Une fois replié, la roue libère 60 % de son espace. Son créateur avait présenté son principe en 2018 et revient maintenant avec une application qui pourrait faciliter la vie de nombreuses personnes en fauteuil roulant.

Sa société, Revolve, a mis au point le Revolve Air, un fauteuil roulant pliable utilisant deux roues de 24 pouces Tourner. Une fois les roues repliée sur l’essieu central, le siège vient se reposer sur l’ensemble qui ne forme plus qu’un petit bloc pouvant être transporté comme un simple bagage à main dans un avion, rentré dans un coffre de voiturette ou posé entre les jambes dans un bus.

La société recherche maintenant des partenaires commerciaux pour lancer une première production afin de tester Revolve Air avec les véritables contraintes de tous les jours. L’entreprise réfléchit ensuite à un système de service de location dans les lieux publics comme les gares ou les aéroports.

Au sommaire cette semaine

  • Être végan et pourtant manger de la viande, est-ce bientôt compatible ?
  • Un robot qui prépare des repas à la demande,
  • Un autre robot qui vient vous les livrer,
  • Et le vol d’un prototype de fusée géante pour coloniser Mars.

Voici « En Route vers le Futur » numéro 7 !

De la viande qui pousse comme des plantes

La tendance générale actuelle est de manger de moins en moins de viande. C’est effectivement plus sain de réduire sa consommation de produits carnés. Mais la raison principale est de réduire la souffrance animale et de réduire les effets de l’agriculture intensive sur l’environnement.

La viande synthétique, une technique pour consommer de la vraie viande, mais sans tuer un seul animal.

Même si la plupart des personnes végétariennes n’ont plus d’attraits pour la viande, pour d’autres le manque de viande peut poser un problème de dépendance à combler ou des manques dans les produits de substitution d’origine végétale. Cela peut conduire, pour eux, à un retour à la consommation de viande, accompagné d’un sentiment d’échec ou de culpabilité.

Et si c’était possible de consommer de la viande, je dis bien de la vraie viande, sans avoir à tuer un seul animal ?

C’est le principe de la viande de synthèse.

Beerk, mais c’est dégouttant !

C’est normal de réagir comme cela, mais je vais vous expliquer le principe et finalement c’est peut-être plus naturel que la production de la viande actuelle.

Le melmacien est un gros consommateur de viande de chats.

On va prendre un élément témoin. Prenons un extra-terrestre tout à fait commun, provenant de la planète Melmac. Comme vous le savez peut-être déjà, les melmaciens sont très friands de viande de chats. Or, lorsque l’un de ceux-ci vient sur Terre, on lui en interdit la consommation car notre culture protège cet animal.

Comment faire pour que notre extraterrestre lambda puisse manger de la viande de chat sans tuer un seul félin ?

Il suffit de ponctionner quelques cellules de muscles d’un chat bien vivant, pour lui ce ne sera qu’une petite piqûre et il retournera détruire votre canapé 30 secondes après comme si de rien n’était.

Chat ayant subi une petite ponction de cellules se préparant à attaquer, de nouveau, votre canapé.

Nous allons mettre ces cellules dans un bain nutritif. Ne vous imaginez pas un truc de ouf, c’est juste du sucre, des sels minéraux et des acides aminés.

Ces cellules, une foie nourries, vont poursuivre leur multiplication naturelle comme elles le feraient dans le corps de l’animal. En gros, le muscle pousse de la même manière qu’une plante, ni plus ni moins.

Inutile d’ajouter des hormones de croissance. Poussant dans des milieux stériles, même pas besoin d’antibiotiques.

Au bout de quelques semaines, les quelques cellules d’origine se sont multipliées par plusieurs millions et se présentent comme un véritables morceau de viande, avec la même texture de fibres et les même qualités gustatives.

Bientôt de la viande de synthèse distribuée massivement ?

Si l’on donne ce morceau de viande à notre ami melmacien, il y a de grandes chances qu’il ne voit pas de différence avec un steak de chat qu’il consomme habituellement sur sa planète.

En plus de pouvoir manger de la viande sans tuer d’animaux, cette technique peut produire de la viande tout en réduisant drastiquement notre emprunte sur l’environnement face aux problèmes de l’élevage intensif moderne.

En France, la toute jeune startup Core Biogenesis, basée en région parisienne, annonce pouvoir commencer à produire de la viande de synthèse à grande échelle d’ici quelques années.

Heu… On parle toujours de viande de chat ?

Meuh non…

Ben oui, mais précise ! Sinon on suit plus !

Singapour vient d’autoriser la mise sur le marché de ce type de viande mais la France reste, pour le moment, plutôt réticente à sa commercialisation, probablement par manque d’informations. Dans quelques années, cela devrait changer quand nous aurons assez de recul face aux pays qui l’auront déjà adoptés.

Cette viande peut faire peur aux génération actuelles, car cela n’est pas dans leur culture, consommer de la viande de synthèse paraîtra probablement d’une grande banalité aux générations suivantes.

Un robot pour composer votre repas à votre goût

Imaginez, vous vous trouvez dans une gare, votre train arrive dans 10 mn et vous avez très faim. Vous n’avez pas le temps de trouver une échoppe, expliquer que vous ne mangez pas de porc ou que vous avez une intolérance au gluten ou une allergie aux arachides.

Le Karakuri DK-One, un robot capable de préparer jusqu’à 360 repas par heures.

Rendez-vous dans un restaurant rapide équipé d’un robot Karakuri DK-One. Malgré son nom, « Karakuri » qui signifie « mécanisme » en japonais, ce robot est d’origine londonienne.

Soit depuis une interface tactile, soit par le biais d’une personne prenant votre commande, vous personnalisez entièrement votre repas, au moindre gramme, parmi 48 ingrédients proposés, chacun à des températures contrôlées.

Un robot Karakuri en mode distributeur de bonbons !

Cela peut être les ingrédients d’une salade, d’un repas asiatique ou indien, le tout sur le même appareil.

Une fois votre sélection et votre paiement fait, le bras robotisé à l’intérieur du DK-One s’actionne et compose votre plateau repas, ingrédient par ingrédient, avant de tendre votre plateau exactement comme vous le désireriez, le tout en moins de 2 minutes.

Vous n’aurez pas attendre dans une longue file, le robot peut servir jusqu’à 360 repas par heures.

Bien évidemment, si votre train est le dernier de la journée et que tous les commerces sont déjà fermés, ce robot peut continuer à servir, à toute heure, en totale autonomie, tant qu’il a du stock.

L’opérateur du robot reçoit des alertes pour remplir les stocks des ingrédients. Par apprentissage, le robot est capable de prédire rapidement quand ses stocks devront être réapprovisionnés et prévenir ainsi l’opérateur suffisamment longtemps à l’avance.

Ayant servi exactement les quantités dont vous avez besoin, sans ajouter de fioritures que vous n’appréciez pas forcément, ce robot peut aider, à son niveau, à baisser la quantité de nourriture jetée chaque année dans les restaurants.

Livraison autonome en cours de test

Avec la crise sanitaire, les restaurants ne peuvent plus accueillir de public et il est difficilement possible de concilier son activité de restaurateur et de livreur, surtout si les livraisons ne sont pas regroupées et qu’il faut parcourir un grand nombre de kilomètres pour servir client après client.

Un robot de livraison de Starship Technologies en cours de livraison.

De plus, la livraison à domicile est contraire au principe de distanciation sociale.

C’est là que l’entreprise californienne Starship Technologies intervient, elle déploie une flotte de 30 robots de livraison dans la ville de Tempe en Arizona.

Il suffit aux habitants de télécharger l’application Starship sur leur smartphone et de commander des plats dans l’un des restaurants du périmètre. Le restaurant est averti et prépare le repas pendant qu’un des robots de la flotte se dirige vers lui. En suite, le robot viendra livrer le repas au pied de la porte du client en signalant sa présence. Avec l’application, vous pouvez suivre en direct les déplacements de votre robot.

Pour récupérer le repas, il faudra activer l’ouverture du robot depuis l’application pour bien préciser que c’est bien votre commande.

Le robot est entièrement autonome, il est doté de capteurs, d’une caméra et peut monter et descendre les trottoirs.

Suite à une forte demande, le robot devrait bientôt être déployé dans de nombreuses villes américaines.

Mars, nous voilà !

En octobre 2017, Elon Musk, le patron emblématique de SpaceX, a été pris pour un doux rêveur. Certes, il avait réussi 2 ans plus tôt, à démontrer que SpaceX était capable de faire atterrir le premier étage d’une fusée qu’il avait envoyé dans l’espace, pour ensuite la réutiliser. Ce qui avait été jugé impossible par la profession.

Starship SN8 avant le décollage.

Mais là, il annonce un projet digne de film de science fiction, peu crédible avec les technologies actuelles. En 2017, il annonce le projet BFR, qui signifie Big Fucking Rocket !

Et ça veut dire quoi ?

[gêné] Tu demanderas à ton papa !

Alors que les navettes spatiales n’arrivaient à embarquer que 7 passagers au maximum pour un vol en orbite, son projet parle de … 100 passagers … en direction de Mars … dès 2024 ! Je rappelle que nous étions en 2017, soit 7 ans avant la date butoir ! Je rappelle également que l’agence spatiale nationale américaine, la NASA, n’a plus envoyé d’astronautes sur la Lune ni même au-delà de l’orbite basse depuis 1972, il y a 48 ans !

Son annonce fait l’effet d’une bombe et enflamme les passionnés de technologies spatiales ! Mais l’ensemble de la profession et les spécialistes crient au simple effet d’annonce, pour la com, rien de plus. Les constructeurs concurrents n’en prennent même pas cas.

Le 27 août 2019, soit moins de 2 ans après l’annonce, une sorte de couscoussier géant décolle, fait un vol stationnaire à 200 mètres du sol puis atterrit sur une cible à quelques centaines de mètres plus loin. C’était le premier prototype de la BFR qui venait de décoller.

Aujourd’hui, la BFR a changé de nom pour Starship. Il se décompose en deux étages. Le premier, Super Heavy est un booster de 72 mètres de haut, sur lequel vient se poser le second étage, Starship, une espèce de navette spatiale aux stéroïdes de 50 mètres supplémentaires. L’ensemble est présenté comme entièrement réutilisable, ce que l’industrie spatiale, en dehors de SpaceX, n’est toujours pas capable de faire (même la NASA).

2024, c’est bientôt ! On en est où ?

Le 9 décembre dernier, un prototype de Starhip, le second étage, avec comme nom de série SN8, a décollé en direct devant des centaines de milliers de spectateurs sur les réseaux sociaux. On se serait cru dans un match de coupe du monde !

Starship SN8 dans sa phase de descente, assisté de ses quatre ailettes.

La fusée géante est montée droit à 12 500 m comme prévu, est resté en mode stationnaire quelques instants, puis s’est couché sur son flanc afin de planer grâce à de petites ailettes situées à l’avant et à l’arrière. Cela lui permet faire une descente contrôlée. Arrivée juste au-dessus de son site d’atterrissage, la fusée se redresse et s’apprête à se poser !

Heu… Elle a pas explosé là ?

Malheureusement, alors que le vol a été un succès, le Starship s’est écrasé à cause d’une trop grande vitesse au moment de l’atterrissage.

Si… Il semblerait qu’il y a ai eu un problème sur un des moteurs durant sa montée et que le Starship a manqué de puissance pour réduire sa vitesse au dernier moment.

Mais si l’on regarde l’histoire de SpaceX et particulièrement celle des prototypes de Starship, l’entreprise progresse par ses erreur. Chaque explosion n’est pas un échec, mais au contraire une source d’informations pour améliorer le concept. A chaque prototype, SpaceX prend en compte son expérience, par tâtonnement.

Et ma foi, cela fonctionne tellement bien que les autres entreprises du spatiales commencent à réfléchir de la même manière plutôt que de passer des années à développer une fusée sur ordinateur sans jamais la tester – – et de toute façon avoir de grande chances d’exploser leur premier prototype.

Malgré un petit incident ayant fait basculer SN9 dans son hangar, il semblerait que celui-ci prépare rapidement un décollage pour un test similaire à SN8.

SpaceX a annoncé que le premier vol dans l’espace devrait avoir lieu dès 2021, et le premier vol habité devrait transporter des passagers autour de la Lune dès 2023. Avec pour ambition de démarrer une navette habitée régulière entre la terre et Mars en 2024 ou 2026. C’est demain !