La société Virgin Galactic de Richard Branson s’apprête à envoyer ses premiers touristes aux frontières de l’espace à plus de 80 km d’altitude.
Un voyage hors du commun
Virgin Galactic, la société aérospatiale fondée en 2004 par l’entrepreneur britannique Richard Branson, se prépare à réaliser son premier vol commercial dans l’espace fin juin. Après plusieurs années de tests et de retards, la firme propose de fournir des vols suborbitaux à des fins touristiques et de recherches.
Le vol de Virgin Galactic comprend plusieurs phases, culminant par quelques minutes dans l’espace avant de redescendre sur Terre. Le vaisseau spatial, baptisé VSS Unity (ou le futur VSS Imagine de nouvelle génération), est d’abord transporté par un avion porteur jusqu’à une altitude d’environ 15 km. Il se détache ensuite et allume son moteur-fusée pour monter à plus de 80 km d. Les passagers peuvent alors admirer la courbure de la Terre (bien visible à partir de 30 km d’altitude) et ressentir l’apesanteur pendant quelques minutes. Le vaisseau fait ensuite pivoter ses ailes pour entamer sa descente en planant jusqu’à la piste d’atterrissage.
Un prix élevé mais une forte demande
Le prix du billet pour ce voyage hors du commun est compris entre 200 000 et 250 000 dollars. Plus de 600 personnes se sont déjà inscrites sur liste d’attente avec paiement d’une avance, dont des célébrités comme Leonardo DiCaprio ou Justin Bieber. Virgin Galactic espère pouvoir effectuer jusqu’à 400 vols par an depuis son port spatial situé au Nouveau-Mexique, aux États-Unis. La société prévoit également de développer d’autres types de vols spatiaux, comme des liaisons intercontinentales rapides ou des missions scientifiques.
Un secteur en pleine expansion
Virgin Galactic n’est pas la seule entreprise à se lancer dans le tourisme spatial. Ses concurrents sont notamment Blue Origin, la société de Jeff Bezos qui prévoit également d’envoyer des touristes à plus de 100 km d’altitude à bord de sa capsule New Shepard, et SpaceX, la société d’Elon Musk qui envisage de transporter des passagers autour de la Lune ou vers la Station spatiale internationale avec sa fusée Starship. Ces projets ambitieux visent à démocratiser l’accès à l’espace et à ouvrir une nouvelle ère dans l’exploration spatiale.
Un défi technologique et environnemental
Le tourisme spatial représente un défi technologique majeur, mais aussi un enjeu environnemental. Les vols suborbitaux comme ceux de Virgin Galactic ou Blue Origin émettent moins de gaz à effet de serre que les vols orbitaux comme ceux de SpaceX. Par contre, ils consomment tout de même beaucoup de carburant et contribuent au réchauffement climatique. Les entreprises du secteur affirment vouloir réduire leur impact écologique en utilisant des carburants plus propres ou en compensant leurs émissions. Elles soulignent également les bénéfices du tourisme spatial pour la science, l’éducation et la sensibilisation à la protection de la planète.
Une frontière spatiale controversée
Virgin Galactic affirme que ses vols atteignent l’espace, mais certains contestent cette affirmation. En effet, la société utilise comme critère l’altitude de 80 km, qui correspond à la limite reconnue par l’armée américaine et la NASA pour décerner le statut d’astronaute. Mais il existe une autre définition plus courante de la frontière spatiale, appelée la ligne de Kármán, qui se situe à environ 100,8 km d’altitude. C’est cette ligne que la Fédération aéronautique internationale (FAI), qui certifie les records aéronautiques et spatiaux, utilise comme référence. Selon cette définition, les vols de Virgin Galactic ne franchissent pas la frontière de l’espace, contrairement à ceux de ses concurrents Blue Origin et SpaceX. La ligne de Kármán n’a toutefois rien d’absolu : elle dépend de plusieurs facteurs, comme la densité de l’air ou la vitesse du son, qui varient selon les conditions atmosphériques.
Un rêve à portée de main
Le premier vol commercial de Virgin Galactic, intitulé Galactic 01, sera un événement historique pour le tourisme spatial. Ce vol pourrait intervenir entre le 27 et le 30 juin prochain. Il marquera le début d’une nouvelle aventure pour les amateurs d’espace qui rêvent de voir la Terre depuis le ciel. Il faudra toutefois attendre encore quelques années avant que ce rêve ne devienne accessible au plus grand nombre, car le coût et les risques restent élevés. Le tourisme spatial est-il une opportunité ou une menace pour l’humanité ? C’est la question que se posent les experts et les citoyens du monde entier.
Illustration en Une : ©Virgin Galactic
Site officiel de Virgin Galactic.
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