L’informatique quantique

Un ordinateur conventionnel fonctionne avec un langage binaire. Il ne sait compter et traiter des informations que si elles sont une suite de 0 et de 1. Le processeur d’un ordinateur que l’on pourrait schématiser basiquement comme son cerveau est composé de transistors, c’est à dire des interrupteurs microscopiques qui font passer du courant, 1, ou pas de courant, 0. Ensuite des portes logiques s’occupent d’additionner, soustraire ou comparer ces données. Un processeur de PC moderne possède environ 10 milliards de transistors.

Un bit est l’unité de base, il est soit 0, soit 1. Pour qu’un ordinateur puisse communiquer avec nous, il doit traduire tous nos ordres en 0 et 1, faire ses calculs, puis retransformer ses 0 et 1 en langage compréhensible par un humain.

Ordinateur quantique D.Wave – © D-Wave Systems Inc.

Quelle est la différence avec un ordinateur quantique ?

Avant cela, je vais juste revenir sur ce qu’est la mécanique quantique.

Il paraît que c’est plus fort que la magie !

Non, il n’y a rien de magique là-dedans. Mais, en effet, de nombreux charlatans essaient de vendre des possibilités magiques sur quelque chose qu’ils croient maîtriser. Alors qu’en réalité, ils mélangent des faits effectivement constatés avec des fantasmes de science-fiction. Et bien sûr, ils n’en apportent pas vraiment la preuve !

Bref, fermons la parenthèse !

Dans l’infiniment petit, nous avons découvert qu’une particule pouvait être dans deux états à la fois. C’est à dire qu’elle peut être à deux ou même plusieurs positions différentes au même moment, tant qu’on ne l’observe pas ou que rien ne vient la perturber. Par contre, si on l’observe, que l’on prenne une mesure, elle n’a plus qu’une seule position. C’est ce que l’on appelle la superposition quantique.

Pour expliquer le principe, le physicien Erwin Schrödinger nous propose d’imaginer une boite, dans lequel on place un chat. On y met également une source radioactive.

Oooh, le pauvre chat !!

Cette source radioactive est mesurée en permanence par un compteur Geiger. Si celui-ci détecte un certain niveau de radioactivité, il casse un flacon contenant un gaz mortel qui tuera instantanément le chat.

Et on ferme la boite.

Non, mais t’es méchant avec Nao !!

Maintenant que la boite est fermée, il est impossible de savoir si le chat est toujours vivant (1), ou s’il est mort (0). Le chat est finalement dans les deux états en même temps, vivant ET mort.

Mais ouvre !! J’espère qu’il va bien, sinon je serais pas contente !

En ouvrant la boite, nous pouvons l’observer. Dans notre cas, il est vivant.

Attention, en réalité un chat ne peut pas être quantique. Cela ne se passe qu’avec des éléments de l’infiniment petit.

Dans la mécanique quantique, seule l’observation permet de connaître la valeur d’une donnée. Tant qu’elle n’est pas observée, elle peut avoir plusieurs valeurs en même temps.

La superposition d’un |0> et d’un |1> s’appelle un qubit, ou bit quantique.

Un ordinateur quantique va donc utiliser comme base un qubit et non plus un bit.

Et qu’est ce que cela change ?

Pour simplifier, quand un ordinateur conventionnel traite une série de bits, il les traite à la queue-leu-leu, les uns après les autres. Un ordinateur quantique recevra des qubits, soit des 0 et des 1 superposés, qu’il traitera en une seule fois. De plus, on peut donner des coefficients sur chaque état d’un qubit, pour varier leur importance dans le résultat.

La puissance d’un ordinateur quantique peut se mesurer en nombre de qubits qu’il peut traiter ainsi à la fois. Un ordinateur quantique pouvant traiter 20 Qubits a l’équivalent de puissance de calcul d’un ordinateur conventionnel de bureau. Pour 40 Qubits, nous avons l’équivalent des plus gros calculateurs du monde. Le jour ou nous arrivons à produire un ordinateur de 300 Qubit, nous obtiendrions la même puissance de calcul que si nous possédions un ordinateur conventionnel de la même taille que l’ensemble de l’univers observable. Aujourd’hui, début 2021, les ordinateurs quantiques les plus puissants font entre 28 et 53 qubits. Et la tendance est presque à une multiplication par deux tous les ans.

Cela doit donner des jeux démentiels dessus !

Et bien, c’est plus compliqué que ça. Un ordinateur quantique va calculer un problème mathématique de façon extrêmement rapide. Mais c’est tout. Pour le reste, un ordinateur conventionnel sera plus rapide car plus polyvalent. Par contre, un ordinateur quantique va pouvoir faire une recherche complexe dans une base de donnée immense en un temps record. Il va crypter ou décrypter un message les deux doigts dans la RAM. Il va séquencer un génome en un claquement de doigt quand il fallait plusieurs années de calculs il y a encore quelques décennies. Cela ouvre des possibilité immenses pour de nouveaux traitements médicaux qui pourraient venir à bout de nombreuses de nos maladies. Etc, etc.

Wow, on aura ça quand à la maison ?

Et bien, figures-toi que c’est là où je voulais en venir. Tu peux déjà accéder à un ordinateur quantique à la maison depuis quelques semaines. Enfin… presque…

Azure Quantum © Microsoft

Microsoft propose un nouveau service cloud, c’est à dire en ligne, Azure Quantum. Celui-ci permet, de chez soi, de vous connecter à un ordinateur quantique d’environ 11 qubits et d’y développer des applications. Un langage spécifique, le Q# (Q Sharp) est mis à votre disposition pour y arriver. Ce service est avant tout pour permettre aux développeurs de s’initier à la programmation d’un ordinateur quantique, et ainsi d’acquérir de l’expérience avant de pouvoir travailler sur un véritable ordinateur quantique.

Et cela coûte combien ?

Ben… C’est gratuit ! … enfin presque…

C’est gratuit pendant une heure. Microsoft propose des tutoriels pour apprendre à programmer un ordinateur quantique, qui induit une logique totalement différente de la programmation classique. Mais une fois l’heure passée, la suivante est à 800 € !

Une autre solution existe pour s’entraîner. Il existe des simulateurs virtuels d’ordinateurs quantiques comme le Quantum Development Kit, qui contient également le Q#. C’est un kit de développement complet, open-source et gratuit, qui possède un simulateur pour tester ses algorithmes. Bien sur, les capacités de cet ordinateur quantique simulé sont très faibles.

Si vous êtes développeur, démarquez-vous en vous initiant avant tout le monde à l’informatique de demain !

Les cabines de Virgin Hyperloop

Cabine d’une capsule de Virgin Hyperloop – © Virgin Hyperloop

Je vous ai déjà présenté le concept de l’hyperloop dans ma chronique numéro 3 que je met en fiche ici.

C’est une sorte de train en lévitation magnétique dans un tube à vide. Il permet de transporter du fret ou des passagers à une vitesse de 1 100 km/h. Tout en sachant qu’un avion de ligne ne dépasse pas les 950 km/h.

Si on imagine une ligne hyperloop entre Paris et Albertville, éloigné de 450 km à vol d’oiseau, en une demi-heure vous êtes sur place et en moins d’une heure, vous êtes sur les pistes de ski ! Si vous préférez la plage, Crotoy situé à 150 km de Paris, sera accessible en moins de 10 mn.

Hyperloop n’est pas une marque, mais un système libre et n’importe quel industriel peut développer son propre modèle. Virgin Hyperloop fut une des premières sociétés créé en 2014 autour de ce projet. En novembre 2020, elle a fait son premier test avec des passagers sur un tronçon de 500 mètres, à une vitesse de 173 km/h.

Le 27 janvier dernier, Virgin Hyperloop a présenté dans une vidéo un voyage tel qu’il pourrait se dérouler dans une capsule hyperloop dans quelques années.

On y découvre une espèce de gare de triage dans le centre d’une ville hypothétique. L’intérieur est semblable à une gare de métro parisien. On y commande son ticket depuis une application sur son smartphone lorsque l’on arrive sur place. L’application vous indique aussitôt l’heure du départ, la porte de votre capsule ainsi que la place qui vous est attribuée. Chaque capsule contient une petite vingtaine de places, en blocs de 2 sièges ou unique, mais également des toilettes. Des messages apparaissent sur des écrans LED intégrés derrière de fines couches de bois. Ils vous invitent à vous asseoir.

A l’heure dite, votre capsule se détache des portes et part rejoindre d’autres capsules avant de commencer le voyage. Les écrans LED indiquent désormais un décompte du temps de voyage restant ainsi que la vitesse du véhicule.

Ici, pas de fenêtre. Nous sommes dans un lieu clos puisque hyperloop se déplace à travers un tube complètement opaque. Pour montrer la stabilité du voyage, la vidéo montre un thé posé sur une tablette qui ne se renverse pas malgré une vitesse de pointe à 670 miles par heures, soit un peu moins de 1 080 km/h.

Lors d’embranchements, chaque capsule prend la direction qui lui a été programmée, qu’importe sa place dans le groupe initial.

Enfin, à l’arrivée en gare, la porte s’ouvre comme si vous sortiez du métro.

Tu compares souvent hyperloop au métro !

C’est normal, car l’analogie dans son utilisation est très proche. Hyperloop permet de mettre l’ensemble d’un territoire comme la France à des durées de transports proches des stations de métro d’une grande ville. En moins d’une heure, nous pourrions traverser la France de bout en bout.

Et c’est pour quand ?

Depuis les débuts des projets hyperloop, vers 2013, on parle d’un horizon de 5 ans. A ce jour, en dehors de pistes d’essais un peu partout dans le monde, dont deux en France, cela ne va pas beaucoup plus loin. De même, aucune capsule n’a atteint la vitesse de croisière prévue de 1 100 km/h. Le record actuel est de 463 km/h, ce qui est loin d’être négligeable.

De nombreuses lignes sont à l’étude un peu partout dans le monde, avec Virgin Hyperloop mais aussi avec l’ensemble de ses concurrents. En réalité, il reste encore quelques défis technologiques avant d’arriver à pouvoir mettre en place un tel moyen de transport. Notamment, je pense aux problèmes de dilatation des pylônes et des tubes ainsi que l’évacuation des passagers en cas de problèmes.

Un bras pour Spot

Le robot Spot va pouvoir attraper des objets avec son nouveau bras – © Boston Dynamics

Spot, le robot chien de Boston Dynamics est commercialisé depuis un peu plus d’un an, avec son modèle Explorer, vendu 74 500 $. Malgré un prix qui peut sembler important, il offre tellement de possibilités que ce sont déjà pas moins de 400 robots qui ont été déployés partout dans le monde.

On retrouve Spot principalement dans le milieu industriel, mais il est également présent dans le nucléaire, la construction, l’universitaire, la santé et même le divertissement.

Boston Dynamics, qui appartient désormais au coréen Hyundai, vient de présenter un nouveau modèle de son robot, particulièrement dédié au secteur industriel, le Spot Entreprise. Celui-ci possède un processeur plus puissant afin de pouvoir s’adapter à plus de situations. La durée de sa batterie est plus longue et le robot peut travailler jusqu’à 1h30 avant de devoir être rechargé.

Désormais, ce modèle n’a plus besoin de l’homme pour remplir sa batterie puisqu’il possède une base de recharge autonome où le robot vient se poser de lui-même en repérant le QR-Code correspondant, un peu à la manière des robots aspirateurs. Pendant sa charge de 2 heures, la base en profite pour sauvegarder les données en grands volumes depuis le robot.

La base est un véritable couteau suisse, car c’est elle qui fournit un serveur Wifi pour le robot afin que l’on puisse le contrôle à distance. Si le robot s’éloigne de son Wifi, il saura de lui-même revenir au dernier point où il le percevait. Pour plus de sécurité, le Wifi du robot n’est pas forcément connecté à Internet, il peut-être utilisé dans un réseau clos.

Le Spot Entreprise peut désormais être piloté à distance par le biais d’une application Web du nom de Scout. Avec elle, vous pouvez piloter le robot comme dans un jeu vidéo en donnant des directions au robot, ou bien en pointant sur le retour caméra l’endroit où vous voulez qu’il aille. Il sais se débrouiller tout seul avec les obstacles pour y arriver. Scout permet également de programmer des routines pour des rondes ou des taches répétitives.

Le principal atout de cette nouvelle version de Spot est évidemment de le transformer en un robot le plus autonome possible. L’humain n’est là plus que pour lui donner des ordres, il doit être capable de se débrouiller pour le reste, même de se relever en cas de chute.

Boston Dynamics a également présenté son bras articulé. C’est très loin d’être la première fois où nous le découvrons, il était même présent sur BigDog depuis des années. Mais, cette fois-ci, le bras est près à être commercialisé. Il fait 1 mètre de long et est replié sur lui-même sur sa moitié. A l’extrémité, nous trouvons une pince articulée contenant des capteurs. Il peut ramasser et porter des objets jusqu’à 5 kg.

Pour le moment, le bras n’est pas utilisable par le logiciel Scout, mais ce n’est probablement qu’une question de temps.

Si vous voulez en savoir plus sur Spot, j’ai interviewé la société Intuitive Robots à Nantes dans ma cinquième chronique que vous pouvez trouvez dans la fiche ici. Intuitive Robots commercialise des solutions basées sur le robot chien de Boston Dynamics.

Des drones de livraison

Les drones sont entrés dans le langage courant désormais. Ce sont des véhicules volants pouvant être pilotés à distance ou simplement voler en totale autonomie, suivant un plan de vol qui lui a été programmé. Les plus connus étant les quadricoptères avec leurs 4 hélices, mais il existe bien d’autres formes de drones, comme des ailes delta, utilisés notamment dans le milieu agricole.

Livraison de colis par drone, l’avenir ? © Mohamed Hassan

Certes, les drones peuvent être de très bons moyens de s’amuser, (à part) tout en respectant certaines règles, mais ils peuvent avoir une réelle utilité. Je vais passer rapidement sur les drones militaires qui permettent de bombarder l’autre bout de la planète tout en restant dans son canapé. Bon, éthiquement, faut pas avoir à se regarder dans une glace après…

Les drones peuvent faire des prises de vues en hauteur pour prendre des mesures en agriculture, pour rechercher des blessés suite à un tremblement de terre, pour rechercher des formes d’anciens bâtiments dans les champs pour les archéologues ou pour rechercher un enfant perdu dans une forêt.

Ils devraient un jour transporter des humains, en tant que taxi autonome ou pour le transport de malades, sans avoir la moindre connaissance de pilotage. D’ailleurs, je présente un modèle en cours de développement chez General Motors dans ma chronique numéro 12, dont voici la fiche !

Et vu qu’ils volent au dessus de nous et qu’ils se moquent bien de nos embouteillages, ils sont de plus en plus envisagés pour la distribution de colis urgents. Dans les grandes villes, le transport par drone sera bien moins énergétique qu’un transport par camion. Dans les campagne, nous parlons ici de la livraison au dernier kilomètre, avec un camion qui vient livrer ses colis dans un lieu centralisé avant qu’un drone ne prenne le relais pour transporter chaque colis sur les derniers kilomètres.

Un drone déposant ses colis dans un réceptacle. © DPD Group

C’est pas un peu dangereux, tous ces drones là-haut ?

Oui, il reste encore quelques problèmes à régler, notamment législatifs, concernant la sécurité. Avec l’amélioration en cours de nos réseaux, chaque drone pourra communiquer en temps réel avec une tour de contrôle virtuelle qui autorisera ou pas un drone à décoller. Elle fera en sorte que les trajectoires ne se croisent jamais. De plus, chaque constructeur devra avoir des solutions de secours si un ou plusieurs moteurs ne sont plus fonctionnels. Ce n’est qu’une question de temps.

Pourquoi toujours aller plus vite ?

Je suis d’accord, il va peut-être falloir raisonner ce nouveau moyen de transport afin de le limiter uniquement à des usages demandant une livraison rapide. Mais il faut avouer que le transport par drone a aussi d’autres avantages auxquels nous ne pensons pas forcément.

C’est à dire ?

Je pense notamment au milieu humanitaire. Quand il faut livrer de toute urgence des médicaments dans des lieux reculés, en pleine savane ou au milieu d’une forêt équatoriale. S’il faut monter une expédition de plusieurs jours pour livrer un médicament alors qu’un drone peut le livrer en quelques minutes, je pense que la question … elle est vite répondue !

C’est le cas de l’entreprise allemande Wingcopter qui vient de recevoir un important financement de 22 millions de dollars pour passer à une phase industrielle et produire des drones à la chaîne.

Wingcopter propose le 178 Heavy Lif, un drone décollant à la verticale grâce à quatre systèmes d’hélices. Une fois en altitude, le drone replie ses hélices afin de voler avec des ailes porteuses comme un avion. Il peut livrer des charges de 6 kg jusqu’à 60 km aller-retour. Sa portance lui permet de voler dans des conditions météorologiques complexes comme de forts vents ou de la neige. Une fois arrivé, il peut soit se poser pour confier sa charge utile ou bien la descendre depuis un système de treuil.

Les drones Wingcopter sont particulièrement adaptés pour l’humanitaire et la livraison de médicaments dans des lieux difficilement carrossables en voiture. Bien évidemment, l’entreprise allemande distribue ses drones pour le marché commercial également. UPS compte les utiliser pour la livraison de colis urgents aux États-Unis.

Une voile pour les cargos

Concept de voile de kitesurf pour réduire la consommation des cargos. © Airseas

Imaginez que des bateaux utilisent un nouveau moyen économique et écologique pour avancer. Imaginez une sorte de grande toile accrochée aux bateau. Le vent marin s’engouffre dedans et pousse simplement le bateau ! C’est génial, non ?

Ben, ça existe depuis 6000 ans, ça ! Ce sont les bateaux à voile !

T’es sûr ? Parce que là… tu fous toute ma vidéo en l’air là..

Ben oui, on a trouvé des bateaux à voile en Mésopotamie… Révise ton histoire, papa !

En développement depuis quelques années par la société toulousaine, Airseas, la voile Seawing est un cerf-volant immense copié sur celui utilisé pour le kite-surf.

Le cerf-volant est accroché à la proue d’un cargo dans un logement. Lorsque le pilote en estime le besoin, il peut déployer la voile, de façon entièrement automatisée, en moins de 15 minutes. La surface de traction est de 1000 m² et elle est capable d’économiser en moyenne 20 % de carburant sur le voyage d’un cargo de 300 mètres de long et 200 000 tonnes. Pour les experts : la puissance de traction de Seawing est de 100 tonnes.

Pour l’armateur, cela représente une économie substantielle de consommation de carburant. Le coût du carburant représente la moitié des frais opérationnel d’un cargo. Et sur le plan écologique, cela permet de réduire grandement l’émission des gaz à effet de serre.

Airseas est une entreprise incubée chez Airbus, mais vit désormais de ses propres ailes tout en gardant un soutien financier de l’avionneur. C’est Nervures, un fabricant de voiles et parapentes des Hautes Pyrénées qui s’occupe de leur fabrication. Une douzaine de prototypes vont être déployés dans les prochains mois sur des cargos de l’armateur japonais K Line et des cargos Airbus qui font du transport de pièces d’avions.

100 millions pour du CO2

Elon Musk propose une bourse de 100 millions d’Euros pour ceux qui trouveront une idée pour capter le CO2 de notre atmosphère. ©Wikimedia Commons

Nous restons ici dans le domaine de l’écologie. Le réchauffement global du climat de notre planète est dû, nous le savons maintenant, à la hausse de la proportion de gaz à effets de serre dans notre fine atmosphère. Depuis 180 ans et nos révolutions industrielles successives, notre atmosphère n’arrive plus à évacuer son trop plein de chaleur qui reste ainsi emprisonné comme dans une serre. C’est principiellement notre production de CO2, ou gaz carbonique, qui provient de la combustion des énergies fossiles qui est responsable de ce problème. Son augmentation globale est de 42 % entre les analyses actuelles et celles des carottes de glaces de 1839.

Elon Musk, patron emblématique de SpaceX et de Tesla vient de lancer un concours. Il offre un chèque de 100 millions de dollars au projet le plus ambitieux et réaliste pour capter, voire valoriser ce gaz carbonique.

Même si cette annonce peut sembler être un coup de pub, il ne faut pas oublier que le milliardaire a promis de céder la moitié de sa fortune tout au long de sa vie à des œuvres caritatives ou en finançant des entreprises œuvrant pour le bien de l’humanité.

Si vous avez des idées, vous savez ce qu’il vous reste à faire ! A vos planches à dessin !

Des maisons imprimées

Vous avez tapés un document sur votre logiciel de traitement de texte. Mais pour rendre ce document bien physique, vous le sortez sur votre imprimante. Vous obtenez un document propre, aussi bien que s’il avait été tapé à la machine. L’arrivée de l’imprimante fut une véritable révolution dans les années 1950, elles s’appelaient alors des tireuses. Maintenant, c’est devenu un objet extrêmement courant à la maison que ce soit pour imprimer des CV, des mémoires d’étudiants, vos œuvres de fiction ou bien la création de votre dernier sur un logiciel de dessin.

Une maison imprimée en 3D.

L’impression 3D reprend le même principe, mais sur l’impression d’objets bien physiques. Depuis un logiciel de conception 3D, dessinez un petit personnage ou un bouton de machine à laver qui vient de se casser. Lancez l’impression, mais au lieu de recevoir un papier contenant votre dessin ou votre plan, c’est un objet bien réel qui est formé et qui peut même être fonctionnel.

Les imprimantes 3D ont déjà envahis les entreprises depuis les années 80, nous appelions cela du prototypage rapide. Mais depuis quelques années, les imprimantes 3D commencent également à entrer dans les foyers. Ils vous permettent d’imprimer de petits objets de 15 à 20 cm de côté, mais rien ne vous empêche d’imprimer différentes pièces à assembler pour produire des objets bien plus gros. Actuellement, les imprimantes de bureau peuvent principalement imprimer à partir de rouleaux de matière plastique de type PLA ou ABS. Depuis peu, certaines imprimantes 3D de bureau peuvent également imprimer à partir de bois, de métal, de sucre et même de pâte à crêpes.

Comment cela fonctionne ?

Le principe est simple. Votre objet est découpé en fines couches par votre ordinateur puis chaque couche est envoyée l’une après l’autre à l’imprimante qui les imprime une à une, en superposant la précédente. Un fil de matière première, provenant d’une bobine est amené à une espèce de four qui fond la matière et vient la déposer sous forme d’un fil très fin sur le plateau d’impression ou la couche précédente. La matière déposée refroidit presque aussitôt et finit par former la pièce complète en quelques heures d’impression.

Une imprimante 3D dépose les couches de béton les unes par dessus les autres.

Tu parlais de maison, non ?

On y vient. Des entreprises se sont demandées s’il n’était pas possible de reprendre ce même principe pour l’appliquer à la construction de bâtiments. En gros, on change juste l’échelle en produisant des imprimantes assez grosses pour atteindre le haut d’une maison. Et on remplace la matière plastique par un béton à prise rapide.

C’est ainsi que partout dans le monde, des entreprises ont développées des techniques d’impression 3D de maisons. Ces imprimantes sont parfois de taille assez importante pour imprimer des bâtiments de plusieurs étages. D’autres vont jusqu’à intégrer un bras qui ira chercher des éléments non imprimables pour les placer au bon endroit, entre deux couches. Cela peut être des portes, des fenêtres, des poutres.

Quels sont les avantages ?

Cela permet de personnaliser chaque maison au bon vouloir des futurs habitants. Un simple changement dans le dessin original changera la forme de la maison. La forme peut aussi être revue et nous pouvons imaginer ainsi de nouvelles architectures qui ne sont pas gênées par l’utilisation des parpaings. Le coût de production d’une maison 3D peut être revu très à la baisse. Certaines entreprises communiquent sur des coûts de revient de moins de 10 000 € pour une maison de 100 m². Cette baisse de prix conséquente intéresse notamment l’Inde pour loger décemment les sans-abris du pays, à moindre frais. Pour des besoins urgents, comme après un tremblement de terre, il est possible d’imprimer beaucoup de maisons en très peu de temps. C’est comme cela que la Chine a imprimé en urgence des maisonnettes pour loger des personnes en quarantaine lors de l’explosion de l’épidémie de la COVID-19.

Autre avantage à laquelle on ne pense pas forcément, c’est l’impression de bâtiments sur la Lune ou sur Mars. Dans moins de 10 ans, des humains devraient vivre de manière permanente sur la Lune et peut-être même d’autres astres. Plutôt que d’envoyer des humains construire les futures bases directement sur la Lune, aujourd’hui les États-Unis, la Chine mais aussi l’Europe développent des imprimantes 3D pouvant se servir des matériaux qui sont sur place comme matière première et imprimer des bâtiments pour héberger les futurs astronautes. Une fois arrivés sur place, ils n’auront presque plus qu’à mettre les pieds sous la table à leur arrivée !

On peut déjà en acheter ?

Pour le moment, cela reste encore du prototype, mais de véritables maisons, voire des quartiers complets ont déjà été construits un peu partout dans le monde, afin de faire des tests en grandeur nature. A Nantes, une maison pour de l’habitat social fut construite par l’Université de Nantes en 2018, en l’espace de quelques jours seulement.

Mais des gens vont perdre leur travail !

Comme dans toute révolution technologique, la profession va changer. Certains métiers vont disparaître, d’autres vont apparaître. Il va falloir de nouvelles compétences pour gérer ces imprimantes 3D. Ce sera peut-être un peu moins manuel et il faudra peut-être jouer de formation continue. Attention, ce n’est pas encore une technologie mûre, la révolution se fera sur plusieurs décennies ! Les personnes déjà sur ce secteur ne seront probablement pas très impactées dans leur carrière, sauf si elles décident de prendre le train en marche dès maintenant. C’est sûr que ceux qui s’intéressent dès aujourd’hui à ce domaine seront les premiers à en bénéficier, c’est comme pour tout ! Bref, si tu es une ou un jeune étudiant dans le domaine de la construction, garde un œil ouvert sur ces nouvelles technologies !

Une cornée synthétique

La cornée artificielle Kpro. © CorNeat Vision

Des personnes atteintes de cécité visuelle suite à des problèmes de cataractes ou de glaucomes peuvent recouvrer la vue grâce à des dons de cornée. Lorsque vous avez fait don de cornée de votre vivant, des médecins prélèvent les cornées à votre décès et les remplacent par des lentilles. La cornée est la petite couche transparente qui recouvre et protège l’œil.

En Europe, il y a suffisamment de dons pour couvrir les opérations de transplantations sur des personnes ayant un défaut de vue. Mais d’autres régions du globe, comme l’Afrique ou l’Asie, ne reçoivent pas assez de dons pour couvrir les besoins.

La société israélienne CorNeat Vision a développé une cornée artificielle, nommée KPro pouvant prendre le relais. Elle peut remplacer les cornées défaillantes, c’est à dire opacifiées ou déformées. Cette cornée n’est pas la première mais sa conception la rend beaucoup plus simple à être mise en place,. Seuls quelques point de suture et quelques incisions suffisent pour y arriver.

La première transplantation a été opérée le 3 janvier dernier sur un patient de 78 ans, aveugle depuis 10 ans. Cette personne avait déjà subi 4 interventions avec des cornées provenant de dons, mais aucune n’avait rempli sa mission correctement. Dès le lendemain de l’opération, le patient a été capable de reconnaître les membres de sa famille et lire un texte. Les fibroblastes et le collagène colonisent progressivement les bords de l’œil dont la guérison complète s’opère en quelques semaines.

Une première phase d’étude clinique est donc en cours et une première centaine de patients devrait tenter l’expérience à travers le monde avant de valider définitivement le principe. Si le résultat est à la hauteur des espérances, ce sont plusieurs dizaines de millions de patients qui pourraient bénéficier d’une telle avancée.

Un bateau sans passagers pour l’exploration

Les bateaux d’exploration autonomes Surveyor et Explorer. © SailDrone

Alors que nous possédons une carte très détaillée de la Lune ou de Mars, nous n’avons à ce jour cartographiés, avec précision, que 20 % des fonds sous-marins. Certes, il est plus simple de photographier depuis l’espace, un sol sans nuages, que prendre des mesures sur le fond des océans avec plusieurs kilomètres d’eau au-dessus.

La solution était jusque là d’envoyer de coûteuses expéditions qui ne balayaient que de petites zones, en utilisant des sonars installés sur des submersibles, de petits sous-marins embarquant des passagers et qui plongeaient à quelques milliers de mètres sous l’eau. C’est cher, dangereux et le bilan carbone face à la quantité d’océans à explorer est astronomique.

L’entreprise américaine Saildrone développe depuis déjà quelques années de petits bateaux autonomes de 6m70 qui ont déjà exploré, par exemple, les océans autour de l’équateur pendant une mission de 6 mois, parcourant près de 15 000 km afin de mieux comprendre le phénomène d’El Nino, un courant côtier saisonnier.

La nouvelle mission de Saildrone est maintenant de cartographier les fonds marins de la planète. Le sonar des précédents modèles n’étant pas assez performant à cause de panneaux solaires trop petits, l’entreprise a construit un modèle bien plus grand, de 22 mètres de longs, le Surveyor.

Son sonar peut atteindre la profondeur de 7 000 mètres. Surveyor est également équipé d’un capteur pouvant la vitesse et la direction des courants marins en profondeur. Enfin, Surveyor intègre de quoi récupérer l’ADN d’excréments, de mucus ou de peau des poissons en suspension dans l’eau. Il analyse et renvois les informations en temps réel. Plus besoin de venir prélever sur place.

Surveyor est actuellement en cours de tests dans la baie de San Francisco. Sa première mission partira de San Francisco jusqu’à Hawaï. Il cartographiera des zones qui n’ont pas encore été exploré, notamment une série de montagnes sous-marines, où de nombreuses espèces de poissons ont élus domicile.

Le Surveyor se déplace suivant un plan de navigation préétabli, puis un humain prend le relais pour piloter le bateau à distance lorsqu’il est dans sa zone d’exploration. L’homme reste au cœur de la mission.